Matières valorisables ou déchets radioactifs ? L'ASN rend son avis

12/10/2020 15:35

"Les matières radioactives sont des substances pour lesquelles une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée. Si tel n’est pas le cas, elles doivent être considérées comme des déchets radioactifs et disposer d’une filière de gestion sûre". (Autorité de Sûreté Nucléaire - le 08/10/2020).

Il y aurait bien plus de déchets radioactifs en France que ce que prétend l’inventaire officiel.

"Au regard des principes d’appréciation du caractère valorisable des matières rappelés dans son avis, l’ASN estime indispensable qu’une quantité substantielle d’uranium appauvri (318 000 tonnes d’uranium appauvri sont actuellement entreposées) soit requalifiée dès à présent en déchet. L’ASN estime par ailleurs que, sauf élément probant à fournir rapidement par leurs propriétaires, les substances thorifères devraient être requalifiées en déchets.

L’ASN estime que la qualification actuelle des combustibles usés UNE [1] comme matières est pertinente au regard de la politique de retraitement. Pour d’autres combustibles, comme les combustibles irradiés du CEA, l’ASN estime que leur caractère valorisable devra être réévalué.

L’ASN estime que la stratégie de gestion de certaines matières, telles que l’uranium et le plutonium séparés issus du retraitement, et les rebuts MOX, doit être précisée.

L’ASN estime qu’à ce stade, la sûreté des réacteurs, la sûreté des installations du « cycle du combustible » et la radioprotection des travailleurs ne sont pas démontrées en cas de multirecyclage des matières radioactives dans les réacteurs actuels.

... Enfin, la programmation pluriannuelle de l’énergie adoptée en 2020 prévoit la poursuite de la politique de retraitement des combustibles usés « sur la période de la PPE et au-delà, jusqu’à l’horizon des années 2040 ». La poursuite de la politique de retraitement au-delà de 2040 n’est pas déterminée à ce stade. L’ASN estime nécessaire que la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie définisse les perspectives au-delà de 2040 en matière de retraitement, afin que les actions nécessaires à un arrêt ou à une poursuite de cette politique puissent être anticipées."

Et, selon un rapport du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire, « il convient de considérer un taux de recyclage [des combustibles usés] inférieur à 1 % »