Les tapis des vestiaires du personnel étaient radioactifs dans 17 centrales

30/04/2020 23:01

C’est lors d’un contrôle en février 2020 dans les vestiaires des centrales de Chooz et de Golfech qu’une contamination diffuse des tapis de sols a été détectée. Des vérifications ont alors été lancées dans toutes les centrales nucléaires d’EDF.

Fin mars, le bilan des contrôles réalisés sur l’ensemble des centrales a montré la présence d’une contamination diffuse de faible niveau dans des tapis de sols des CNPE de Belleville, Blayais, Bugey, Cattenom, Chinon, Civaux, Cruas, Dampierre, Fessenheim, Gravelines, Nogent, Paluel, Penly, Saint Alban et Saint Laurent. Les faibles niveaux de contamination mesurés sont a priori liés à l‘accumulation au fil du temps.

Chaque situation détectée localement a fait l’objet d’actions curatives immédiates. Les tapis de sol ont été envoyés dans les filières de traitement de déchets nucléaires adaptées.

Le 23 avril 2020, un événement significatif radioprotection générique a été déclaré par EDF à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0 de l’échelle INES, pour les centrales citées ci-dessus.

https://www.edf.fr/groupe-edf/nos-energies/carte-de-nos-implantations-industrielles-en-france/centrale-nucleaire-de-fessenheim/actualites/declaration-d-un-evenement-generique-de-niveau-0

On ne sait pas depuis combien de temps, ces tapis ne faisaient pas partie de la liste des équipements à vérifier au titre de la propreté radiologique.

C’est par un communiqué de quelques lignes publié sur la page Actualités de la centrale de Fessenheim fin avril 2020 que l’information a été communiquée au public. L’évènement générique car commun à plusieurs sites est certes considéré comme significatif pour la radioprotection des travailleurs, mais a été classé au plus bas niveau de l’échelle de gravité INES [1]. Il ne fera donc pas l’objet d’un avis de l’Autorité de sûreté nucléaire. Les seules informations disponibles sur l’évènement sont celles livrées par EDF dans ce communiqué.

Tout en affirmant que cette contamination était de faible niveau (sans toutefois indiquer précisément celui-ci), l’exploitant nucléaire annonce avoir mis en œuvre des "actions curatives immédiates" : les tapis ont été enlevés des vestiaires des 17 centrales concernées et ils ont été évacués vers les filières spécifiques aux déchets nucléaires. Mieux vaut tard que jamais. Mais le laxisme et le manque de précaution évidents de l’exploitant nucléaire aura tout de même impacté à leur insu plusieurs milliers de travailleurs. Et sérieusement mis à mal le principe de confinement de la radioactivité si cher à EDF, argument souvent mis en avant pour justifier l’absence de danger dans l’industrie nucléaire.