EPR finlandais : défaillance de la soupape de sûreté sur tous les EPR

06/06/2020 19:48

ENQUETE. Un nouveau dysfonctionnement pourrait fragiliser un peu plus les réacteurs nucléaires EPR, déjà décrédibilisés par des retards, malfaçons et surcoûts en série. La défaillance d’une soupape de sûreté du pressuriseur, équipement capital pour la sûreté du réacteur nucléaire, s’est produite lors d’un test sur le réacteur EPR en Finlande en mars dernier. Problème : la pièce défectueuse est aussi présente dans l’EPR en construction à Flamanville (France) et dans les deux EPR déjà mis en service à Taishan (Chine). Ce nouveau pépin pourrait-il provoquer un nouveau retard de l’EPR normand, lui qui accuse déjà plus de dix ans de retard sur le planning initial et un surcoût de 9 milliards d’euros ? L’autorité de sûreté nucléaire finlandaise (STUK) vient d’informer de l’anomalie les différentes autorités de sûreté nucléaire en charge des EPR dans le monde.

Lire l'article complet de Martin Leers, Journal de l'énergie

....

"Dans son rapport sur les difficultés de l’EPR de Flamanville, Jean-Martin Folz identifie les difficultés liées à ces soupapes comme l’une des causes des «dérives» du réacteur : «ces soupapes fabriquées par un fournisseur allemand et issues de la technologie du réacteur Konvoi s’avèrent très difficiles à qualifier aux conditions normales et accidentelles selon les règles françaises ». Les soupapes du pressuriseur « devraient être définitivement qualifiées dans les prochains mois alors que leur livraison était initialement prévue en 2010 ».

Dans un article publié en 2014, Le Journal de l’énergie avait déjà fait mention d’un problème notable de conception des soupapes du pressuriseur de l’EPR de Flamanville. En 2017 et 2018, des dysfonctionnements des soupapes lors d’essais ont obligé EDF à en revoir plusieurs fois la conception.

Un rapport interne de l’IRSN datant de février 2015 et révélé par Médiapart la même année, indiquait que des défaillances des soupapes de sûreté de l’EPR avaient été identifiées lors de tests, notamment des fuites du pilote mécanique, l’équipement qui a fait défaut en mars sur l’EPR finlandais.

En 2020, EDF n’a toujours pas justifié de la robustesse de ces soupapes de sûreté."