Dépassement du cumul annuel autorisé d’émissions de fluide frigorigène

28/07/2020 23:18

Mardi 28 juillet 2020, suite au cumul annuel d’émissions de fluide frigorigène supérieur à 100 kg et conformément à la règlementation, la Direction de la centrale de Belleville-sur-Loire a déclaré auprès de l’Autorité de sûreté Nucléaire un Evènement Significatif Environnement.

Le cumul annuel est de 104,74 kg.

Les fluides frigorigènes sont utilisés dans les systèmes de production de froid. Dans une installation nucléaire, ils permettent le refroidissement et la climatisation de différents matériels. Les opérations de maintenance réalisées régulièrement sur ces systèmes permettent de contrôler les fluides frigorigènes et d’en détecter les émissions.

Notre communiqué de presse du 6 août, suite au dépassement de dégagement de fluides frigorigènes préjudiciables au climat !

Le 28 juillet, nous apprenions que la centrale de Belleville avait dépassé, en 7 mois, la quantité de fuite de liquides frigorigènes tolérés pour l'année.

Suite à l'article du Réseau Sortir du Nucléaire paru hier :

www.sortirdunucleaire.org/France-Belleville-Trop-de-gaz-a-effet-de-serre

 

Nous publions aujourd'hui un communiqué de presse :

Le nucléaire, « bon pour le climat » ? Pas à Belleville semble-t-il !

La centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire a du déclarer le 28 juillet dernier à l’Autorité de Sûreté Nucléaire un Evénement Significatif pour l'Environnement (ESE).
En effet la centrale, autorisée à rejeter 100 kg de fluides frigorigènes par an, a déjà dépassé la norme admise de 4,74Kg. Cela paraît peu mais il reste encore 5 mois !
Pourquoi utiliser du fluide frigorigène dans une centrale atomique ? Et bien pour les climatisations et pour refroidir certains équipements !
Et oui, les matériels chauffent fort et il est intéressant de rappeller que 65% de l'énergie produite par un réacteur nucléaire part en... chaleur, selon le principe de Carnot !
Mais les fuites, fréquentes, sont tolérées car réglementées, ce qui constitue en quelque sorte un droit permanent de pollution.
En effet, les fluides frigorigènes (utilisés pour les climatisations et pour refroidir certains équipements), lorsqu’ils sont au contact de l’air à pression normale, se transforment en gaz à effet de serre extrêmement puissants : de 1 000 à 13 000 fois plus que le CO² en pouvoir réchauffant.
Pour rendre les choses plus concrètes, les 100 kg autorisés représentent l’équivalent de 100 000 à 1 300 000 kg de CO² rejetés chaque année dans l’atmosphère.
Un trajet Paris-Bruxelles, par exemple, émet environ 2.6 kg de CO² en train et 40 kg en voiture.
Comme ces fuites de liquides ne sont pas radioactives (contrairement à d'autres fuites récurrentes sur le parc nucléaire français!), l’évènement, malgré son caractère très fortement significatif pour l’environnement, ne sera pas classé sur l’échelle INES, utilisée par les exploitants et les autorités pour donner un niveau de gravité des incidents dans les installations nucléaires.
De ce fait, EDF se gardera d'en informer le grand public.
EDF, qui surfe abondamment sur la vague de ses faibles émissions de CO2, omet de communiquer sur ce sujet crucial, en plein dérèglement climatique,
Il nous apparaît nécessaire d'approfondir cet aspect de l'industrie nucléaire. Encore un sujet pour la Commission Locale d'Information !
De plus , il ne s'agit là que d'une centrale sur les 18 que compte notre pays  !
Nous pouvons craindre qu'avec les chaleurs caniculaires promises, les réfrigérants ne fassent exploser les compteurs !
Mais, n'oubliez pas, il paraît que le nucléaire... c'est bon pour le climat !

Pour complément d'information :

https://blogs.mediapart.fr/guillaume-blavette/blog/191113/les-centrales-nucleaires-sont-aussi-dangereuses-pour-le-climat