12 mars 2019 : Plainte 2018 contre EDF Belleville au tribunal de Bourges

11/03/2019 12:11

Le placement de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire sous surveillance renforcée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) date du 13 septembre 2017.

    S'appuyant sur le rapport de l'ASN, qui évoquait «une dégradation du niveau de sûreté depuis 2016 » et « l’absence d’améliorations notables de la part d’EDF », le réseau National "Sortir du Nucléaire" et l'association "Sortir du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye" ont décidé le 20/10/2017 de porter à la connaissance du procureur de la République de Bourges ce qu’ils considèrent être « 46 infractions » mettant en danger sérieux la population.
     Le procureur de Bourges n'a pas jugé utile de poursuivre EDF du chef de ces infractions.
 

En réplique à ce qu'il estime "une position inconséquente" du procureur de la République, le Réseau Sortir Du Nucléaire a déposé une citation directe devant le même tribunal le 9 Novembre 2018

Sortir  Du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye a décidé de se constituer partie civile.

 
     Le tribunal a fixé au mardi 12 Mars 2019, 14h  l'audience où sera examiné  le dossier. 
Cette audience est publique et nous appelons la population à se rendre dans la salle du tribunal pour entendre les réponses d'EDF au véritable danger que constituent ces anomalies à la centrale de Belleville-sur-Loire, qui persistent encore aujourd'hui.

Rendez-vous  à 13h30  devant le Tribunal de Bourges pour soutenir cette action citoyenne.

 
Soyons nombreux à manifester nos inquiétudes et dire à EDF de  procéder sans délai aux réparations indispensables ou alors de prendre la décision d'arrêter ces réacteurs dangereux pour la vie de tous travailleurs du nucléaire , riverains, générations futures.

  • Plainte 2017 : Liste non exhaustive d’anomalies relevées dans la gestion de la centrale de Belleville.

    Manque de rigueur dans l’utilisation des outils de traçabilité.
    Dégradations significatives pouvant affecter le fonctionnement du système d’alimentation.
    Fonctionnement de l’organisation non satisfaisante.
    Insuffisance du contrôle technique.
    Non respect d’exigences réglementaires
    Constat d’une certaine accoutumance aux anomalies
    Dysfonctionnements organisationnels.

  1.     Fuite constatée en janvier et toujours pas colmatée en décembre.
  2.     Absence de plans de montage d’origine.
  3.     Non tenue aux séismes de pièces support.
  4.     Fuites de vapeur susceptibles d’être radioactives sur un générateur de vapeur.
  5.     Absence de validations de réparations planifiées.
  6.     Fiches de constat sur une action corrective sans mention des demandes de travaux.
  7.     Fuites diverses et nombreuses.
  8.     Joints inadaptés en fonction de l’usage recherché.
  9.     Matériels électriques en état dégradé.
  10.     Etat dégradé de nombreux calorifuges.
  11.     Présence de corrosion sur des tuyauteries kérosène.
  12.     Absence d’écrous auto-freinés ou inopérants.
  13.     Absence de continuité électrique entre deux brides.
  14.     Absence de repérage sur des organes de liaison.
  15.     Traces de corrosion sur la boulonnerie.
  16.     Sur batteries, nombreuses jauges de niveau HS.
  17.     Bouchons de batterie ouverts laissant s’évaporer de l’électrolyte et de l’hydrogène.
  18.     Bassines de rétention pleines sous des tuyauteries corrodées.
  19.     Non respect de plans de montage.
  20.     Constat d’une fuite geyser (2 à 3 mm. de diamètre) estimée à 1 litre/minute.
  21.     Sur une même conduite constat de 4 colliers de réparation temporaire sans marquage.
  22.     Mention de manque d’huile sur un palier pompe en attente de rempliss. depuis 1mois1/2
  23.     Mention d’une fuite inexistante sans mention de réparation.
  24.     Fissures sur l’aire de dépotage des effluents (infiltrations possibles).
  25.     Absence de balisage entre zones contaminées et non contaminées.
  26.     Serrure défaillante sur la porte d’accès au local batterie.
  27.     Végétation autour et à l’intérieur d’un coffret électrique.
  28.     Absence de plomb de scellement sur certaines armoires électriques.
  29.     Absence de signalétique sur certains actionneurs d’arrêt automatique réacteur.
  30.     Présence d’un thermomètre domestique non conforme aux instruments réglementaires.

.....
Ces problèmes organisationnels ont abouti à la dégradation importante de toutes sortes d’équipements, allant parfois jusqu’à remettre en question leur fonctionnement correct ! Citons notamment :
    Plusieurs fuites d’huile ou de fioul et des jauges d’huile hors service.
    L’« état de corrosion avancé » de certaines tuyauteries, qui fuyaient déjà au point que les bassines placées en-dessous étaient pleines..
    Des pompes « manifestement non intègres en fonctionnement normal ».
    Des fuites de vapeur potentiellement radioactives sur des vannes censées être parfaitement étanches.
    D’autres fuites sur des pompes et robinets véhiculant des substances chimiques (soude, phosphate).
    La dégradation alarmante des équipements censés fournir l’alimentation électrique de secours..

L’Autorité de sûreté nucléaire note ainsi « plusieurs dégradations significatives susceptibles d’affecter le fonctionnement du système d’alimentation de secours des générateurs de vapeur, des groupes électrogènes et de la turbine à combustion d’ultime secours ».
    L’état effrayant de matériels électriques qui « présentaient un état de dégradation de nature à interroger leur capacité à assurer leur fonctionnement de sûreté à long terme. »

À plusieurs reprises, l’ASN évoque la « non-tenue au séisme » des équipements au regard de leur état.
En savoir plus : https://www.sdn-berry-giennois-puisaye.fr/news/mise-sous-surveillance-renforcee-de-la-centrale-de-belleville/
 

 "Une centrale nucléaire sûre est une centrale fermée."

Naoto Kan ancien premier ministre japonais au moment de Fukushima